Année : | 1954 |
Réalisé par : | Vincente Minelli |
Durée : | 1h52 |
A partir de : | 8 ans |
Tony Hunter, un artiste sur le déclin, retrouve un couple d’amis dramaturges à New York. Il doit jouer avec Gabrielle, une ballerine, dans un spectacle « d’avant-garde » où le metteur en scène cabot joue Faust.
Avec Fred Astaire, Cyd Charisse, Jack Buchanan
Vincente Minnelli nous offre une image des artistes et du monde du spectacle dans un film qui propose une réflexion sur le théâtre et le genre de la comédie musicale. Réalisé en 1953, le film marque, comme Chantons sous la pluie, à la fois l’apothéose et la fin de la comédie musicale. Ce genre cinématographique a connu son âge d’or dans les années 1930 et 1940, sous plusieurs formes : comédie-spectacle (Gold Diggers ou Ziegfield Follies), comédie-folklore (Meet me in Saint Louis) ou comédie-conte de fées (Le Magicien d’Oz). En 1950, le genre est sur le déclin mais les plus grandes comédies musicales sont néanmoins produites à cette époque. Et Tous en scène en fait partie.
Le personnage de Fred Astaire est un comédien sur le retour. Ce rôle fait écho à Fred Astaire lui-même, le plus grand acteur de comédies musicales des années 1930 et 1940, qui fait dans ce film un retour de la même manière que son personnage. La comédie musicale a été contrainte dans les années 1950 de proposer des spectacles plus légers pour espérer toucher son public. Et c’est le cas dans Tous en Scène qui se moque de l’intellectualisation de Broadway, qui est capable de transformer une histoire policière simple et légère en relecture de Faust.
Cependant, même si le film offre un regard critique sur le genre et le monde du spectacle, il n’en propose pas moins des numéros chantés et dansés d’une grande qualité, comme « Dancer in the dark » lors duquel les personnages de Fred Astaire et Cyd Charisse, apprennent, sans dire un mot, à se connaître et tombent même sous le charme l’un de l’autre. La force de ce numéro réside dans le glissement qui se fait entre la marche et la danse, qui symbolise ce qu’est toute la comédie musicale : une transition subtile entre la réalité et le monde surréaliste du musical, l’intrusion presque imperceptible du merveilleux dans le réel.
Cinéma jeune public et ciné-club. Films de qualité depuis 1926.