Année : | 2019 |
Réalisé par : | Anne-Claire Dolivet |
Durée : | 1h30 |
A partir de : | 7 ans |
Jeanne, 6 ans, Olympe, 9 ans, Ida, 10 ans et Marie, 11 ans, vivent à Paris et rêvent de devenir danseuses. Pour y arriver, elles travaillent dur, entraînées par Muriel, une professeure aussi tendre qu’implacable, qui leur ouvre la voie de l’excellence.
Petites danseuses nous plonge dans l’univers de jeunes enfants âgées de six ans à douze ans qui passent le plus clair de leur temps perchées sur leurs pointes, à tourner sur elles-mêmes ou à voltiger. Ces jeunes filles qui partagent la même passion pour la danse classique ont en commun de suivre le cours de Muriel, une professeure de danse qui les entraîne avec ardeur à ce métier d’excellence.
Anne-Claire Dolivet, qui réalise là son premier long métrage documentaire pour le cinéma après une carrière de monteuse et de réalisatrice de documentaires pour la télévision, était elle-même danseuse plus jeune et a transmis cette passion à sa fille, Alice, à laquelle le film est dédié. C’est grâce à cette dernière que la réalisatrice rencontre Muriel puisque sa fille en suit le cours. Anne-Claire Dolivet découvre alors un univers exigeant, parfois cruel, mais aussi un monde d’amitié et de solidarité au sein duquel chaque jeune fille espère réaliser son rêve. Derrière les sourires et le corps « grandis, grandis ! », nous découvrons les mots et pensées de Jeanne, Olympe, Ida et Marie, et nous sommes touchés par la singularité de leur caractère et leur maturité. Bien sûr, plus elles grandissent et plus leur rêve se heurte à la réalité – celle des critères physiques imposés pour entrer à l’Opéra de Paris, celle de la difficulté d’allier l’enseignement général à un cursus de danse chronophage et épuisant, celle d’accepter que l’on n’est pas aussi douée que sa camarade, etc. – Mais c’est dans cette tension entre leur désir et la difficulté de la tâche à accomplir que le film puise sa force. Bien sûr, on se demande parfois si ce désir est véritablement le leur ou celui de leurs parents, de leurs professeurs ou d’une société où la figure de la danseuse étoile représente un fantasme pour la majorité des petites filles ; mais le film apporte des éléments de réponse à ces questions. « C’est la faute des parents » dit Olympe qui a rejoint le cours de sa sœur. D’autres affirment, dans des discussions avec ces derniers, leur désir de continuer malgré la difficulté.
Sans jugement et sans complaisance, la réalisatrice suit ces jeunes enfants dans leur apprentissage, leur épanouissement, leur choix et leur succès. Spectateurs, on rit avec elles, on souffre pour elles et on pleure avec leur professeure lorsque, sur scène, elles irradient. En creux, c’est le portrait de cette femme qui se dessine. Dans les yeux des enfants et à travers la caméra de la réalisatrice, Muriel s’impose comme une figure à la fois cruelle et maternelle. « Souffrez en souriant » dit-elle d’entrée de jeu, résumant en trois mots un métier sans concession possible.
En alternant, de manière relativement classique, des séquences tournées au studio de danse et des séquences plus intimes filmées au domicile des enfants avec leurs amies et parents, la réalisatrice brosse le portrait de quatre enfants aux pieds solidement ancrés dans le sol et aux têtes dans les étoiles.
Cinéma jeune public et ciné-club. Films de qualité depuis 1926.