Année : | 2020 |
Réalisé par : | Eché Janga |
Durée : | 1h30 |
A partir de : | 9 ans |
Kenza, 11 ans, vit sur l'île de Curaçao avec son père et son grand-père, deux hommes que tout oppose.
Entre modernité et respect des traditions spirituelles ancestrales, la jeune fille tente de faire le deuil de sa mère qu'elle n'a jamais connue et de trouver son propre chemin.
Prix du public - Festival international du film pour enfants de New York
Veau d'or du meilleur film - Festival du film des Pays-Bas
Prix du Jury - 38e Festival International du film pour enfants de Chicago
Second long-métrage du réalisateur néerlandais Eché Janga, Bulado nous invite à suivre Kenza, une enfant sensible et déterminée, qui, au moment de basculer dans l’adolescence, s’interroge sur le monde qui l’entoure. Face à son père, taiseux et rationnel, Kenza a besoin de trouver d’autres voix. Elle se réfugie peu à peu sous la coupe de son grand-père, Weljo, un vieil homme barbu aux allures d’indien qui, installé sur le terrain vague qui entoure la maison de Kenza et de son père, invoque les esprits et se bat contre la menace du rachat de ses terres par les « hommes blancs ». Descendant d’esclaves, ce dernier incarne la tradition au sein de cette petite île au passé colonial encore très prégnant. Éprouvée par l’absence de sa mère, Kenza trouve en son grand-père la figure spirituelle dont elle a besoin. Avec lui, elle réussit à faire une place à sa mère dans son esprit.
Avec une surprenante économie de dialogues, de nombreux plans et motifs à la charge symbolique évocatrice, le film suit avec brio le chemin initiatique de cette jeune enfant, en passe de devenir adolescente. La diversité et la beauté sauvage de l’île de Curaçao nous renvoie à la violence des sentiments éprouvés par le personnage. Dans un très joli mouvement, le film ramène la mort au centre de la vie. Si dans un premier temps, Kenza et son père ne parviennent pas à nouer un dialogue autour de la mort, en offrant à Weljo une fin juste, ils créent un pont autour de cette grande absence qui jusqu’ici les séparait. Sur un magnifique cheval sombre, la coiffe de ses ancêtres sur la tête, Weljo s’élance vers le plus grand des mystères en symbiose avec la nature et ses croyances. Le film évoque avec beaucoup de grâce et de finesse la spiritualité et la vie après la mort tout en laissant à Kenza et, par ses yeux, au spectateur, la liberté de penser.
Cinéma jeune public et ciné-club. Films de qualité depuis 1926.