Année : | 2021 |
Réalisé par : | Céline Sciamma |
Durée : | 1h12 |
A partir de : | 9 ans |
Nelly vient de perdre sa grand-mère maternelle. La petite fille de huit ans doit alors passer quelques jours dans la maison d’enfance de sa mère le temps que ses parents fassent le tri. Elle est heureuse d’explorer les bois qui environnent la maison, où sa mère, petite, construisait une cabane. Un matin, la tristesse pousse sa mère à partir quelques temps. Nelly reste alors avec son père et rencontre lors d’une de ses escapades une petite fille dans les bois, qui construit une cabane. Elle a le même âge qu’elle et s’appelle Marion. C’est sa petite maman.
Deux films après le magnifique Tomboy, la réalisatrice Céline Sciamma renoue avec le thème de l’enfance avec un scénario original sur une relation mère-fille telle que l’on ne l’a jamais vue.
Raconté à hauteur d’enfant, nous suivons les questionnements de Nelly, petite fille de huit ans, qui doit faire face avec ses parents à un moment difficile : la mort de sa grand-mère maternelle. La question du deuil est moins le thème central du film que son point de départ. En effet, la mort de la grand-mère est un bouleversement familial qui suscite chez Nelly beaucoup de questionnements : comment étaient ses parents quand ils étaient petits ? A quoi jouaient-ils ? Est-ce qu’ils avaient des peurs ? Nelly explique d’ailleurs à son père que ses parents ne lui racontent jamais de « vrais trucs » sur eux et leur enfance. Elle a besoin d’accéder au passé de ses parents, et notamment de sa maman, pour avancer et traverser cette épreuve qui vient perturber l’ordre des générations établies. Commence alors pour Nelly un voyage initiatique qui se traduit par des escapades dans les bois environnant la maison, ceux-là même où sa mère construisait une cabane étant petite. Elle cherche à élucider seule les mystères qui l’intriguent. Le film prend alors une dimension fantastique quand Nelly va faire la rencontre d’une petite fille de son âge : Marion, qui s’appelle comme sa maman. Avec cette rencontre, l’histoire prend la forme d'un voyage dans le temps qui permet à Nelly d’accéder à l’enfance de sa maman grâce à une rencontre pour le moins surprenante. Rêve ou réalité ? Rien n’est simple, et la réalisatrice réussit à nous transporter dans une fable onirique par-delà l’espace, le temps, et la logique.
Petite maman est un film qui fait la part belle à l’interprétation, que ce soit celle de Nelly ou celle du spectateur. Comme l’explique la réalisatrice, il s’agit d’ « un voyage intime où l’enjeu n’est ni le futur, ni le passé, mais le temps partagé. Un voyage sans machine ou véhicule. C’est le film qui serait la machine et plus précisément le montage. C’est la coupe qui télé-transporte les personnages et les réunit. » Les enfants, à l’imaginaire souvent sans limites, adhèreront à ce voyage dans le temps hors du commun, qui provoquera peut-être des questionnements sur leurs propres parents qui, comme eux, ont un jour été petits.
Cinéma jeune public et ciné-club. Films de qualité depuis 1926.