Parodier un film de vampire en désamorçant la peur par le burlesque ? Aussi improbable que cela puisse sembler, Roman Polanski l’a fait… et le résultat est savoureux ! Le réalisateur – qui joue également le rôle d’Alfred – réunit ici tous les éléments liés au mythe du vampire : l’ail, les crucifix, les pieux en bois et les cercueils. Les lieux et les personnages traditionnels des films d’épouvante sont également de la partie : un château immense, une crypte et son gardien bossu, des villageois apeurés… et le récit se déroule bien entendu en Transylvanie, où selon la légende se trouve le château de comte Dracula, le plus célèbre de tous les vampires. Au-delà de reprendre les codes du genre pour se les réapproprier, Polanski fait également référence aux grands classiques. On notera par exemple que le nom du comte Krolock rend évidemment hommage au comte Orlock dans le Nosferatu de Murnau. Le Bal des vampires est une parodie loufoque qui se démarque également par son sens du détail ainsi que sa beauté esthétique. Dans chaque nouveau lieu, de l’auberge rustique au grand château, aucun élément du décor n’est laissé au hasard. L’immersion est totale pour rendre le plus crédible possible cette histoire fantastique. Si le professeur est animé par la découverte scientifique et fasciné par le monde des vampires, Alfred, quant à lui, se laisse embarquer dans cette aventure uniquement pour sauver la belle Sarah dont il est tombé amoureux. Là encore, Polanski détourne habilement le personnage traditionnel de la jeune femme en détresse pour nous offrir une fin surprenante !

Le Bal des vampires est un parfait équilibre entre le rire et la peur, qui ne manquera pas de faire plaire également aux adultes pour ses différents niveaux de lecture.