L’art du film d’animation se prête à montrer le changement, la métamorphose et donc le passage des saisons… Le programme est composé de cinq courts métrages qui nous présentent ce cycle sous un jour très ludique. Dès le premier film, il est question de jeu avec le personnage d’Ochibi qui se délecte des plaisirs liés à chaque moment de l’année (pique-nique, baignade, jeu dans les feuilles, construction d’un bonhomme de neige). La forme du film s’apparente également au jeu, avec l’animation par le réalisateur d’objets liés à chaque saison (lunchbox pour le pique-nique traditionnel sous les cerisiers en fleurs au Japon, éventails en été, tasse de thé brûlant en hiver…).

Ainsi, dans chacun des films, le petit spectateur assiste au spectacle des quatre saisons. Chacun des courts invente en effet sa manière propre de donner à voir cette succession. Si Le Journal d’Ochibi se raconte en chapitres, Vol au vent donne à voir le passage d’une saison à l’autre par d’infimes détails, changement de couleurs du ciel ou transformation de ronds dans l’eau en spirale qui devient un nuage blanc dans le ciel bleu. Dans Hee Hee Hatty c’est un chapeau facétieux qui provoque orages et chute de neige tandis que Petit Frère Hiver met en scène les saisons sous les traits de quatre enfants. Seul Novembre, comme son titre l’indique, s’arrête sur un moment particulier pour le contempler avec délicatesse. Avant-dernier mois de l’année et avant-dernier film du programme, ce court nous emmène vers Petit frère Hiver et ses quatre enfants-saisons dont la malice nous est rendue par un trait particulièrement vif réalisé aux crayons de couleur. Le personnage de l’hiver est ici un petit frère chahuté par ses aînés plus colorés et rieurs. Ceux-ci se réconcilieront finalement avec ce cadet plus pâle et plus fragile en découvrant la beauté de son univers de neige et de glace. Voici la boucle bouclée et la ronde des saisons prête à recommencer !