Année : | 2015 |
Réalisé par : | Christian Desmares et Franck Ekinci |
Durée : | 1 h 45 |
A partir de : | 7-8 ans |
En 1870, Napoléon III a commandé à Franklin, un scientifique de renom, la mise au point d’un sérum d’invincibilité qui doit lui permettre de gagner la guerre qu’il s’apprête à mener contre la Prusse. L’expérience, menée sur des varans, tourne mal et le laboratoire explose, tuant sur le coup le scientifique et l’empereur. Le cours de l’histoire en est complètement bouleversé, la guerre contre la Prusse n’a pas lieu et tous les plus grands scientifiques du monde se mettent à disparaître mystérieusement. Privé de ces brillants cerveaux, le monde s’enfonce dans un âge sans progrès scientifique, où les grandes inventions n’ont pas lieu, bloqué à l’âge du charbon et de la vapeur, et dans lequel les nations se font la guerre pour capter le bois seule ressource productrice d’énergie. Un monde gris et pollué où il ne reste plus que trois arbres sur toute la planète. En 1941, les Franklin se cachent pour continuer en secret les recherches scientifiques de leur ancêtre. Alors qu’ils espèrent aboutir, l’inspecteur Pizoni qui les traque leur tombe dessus.
Avril et le monde truqué, est un grand film d’aventures ! Il ne manque aucun ingrédient : action, amour, humour, suspens, trouvailles visuelles permanentes, dialogues succulents et enlevés, rythme trépidant. C’est d’abord un univers visuel d’une richesse inouïe ; celui de Jacques Tardi. On y retrouve son amour pour un Paris industriel, pour le début du XXe siècle, pour les machines et les inventions technologiques les plus délirantes, à la Jules Verne. Le trait, les formes, les couleurs rabattues, sont ceux de Tardi. Histoire de savants fous, histoire d’amour et de famille, aventures dans un Paris obscur, c’est comme si l’on était plongé dans une de ses bandes dessinées, sauf que ça n’en n’est pas une. Le scénario est enlevé, intelligent et drôle, bourré de trouvailles et de détails désopilants. On suit de manière haletante les aventures d’Avril et de son chat parlant Darwin (l’inimitable voix de Phillipe Katerine lui donne une profondeur et un humour incroyable). Le récit nous embarque où l’on ne sait jamais. Quel bonheur cette sensation de surprise permanente ! Le fond de l’histoire livre une réflexion sur le progrès scientifique et la manière dont les hommes le dévoient, la situation écologique et la place de la nature, mais le ton est avant tout celui d’une pensée libre qui met l’humour au cœur de son propos. C’est une uchronie tendre et délirante, un délice de cinéma !
Cinéma jeune public et ciné-club. Films de qualité depuis 1926.