Tout renard qu'ils sont, les héros de chacun de ces films sont bien différents... pour notre plus grand plaisir évidemment !

Silhouette stylisée aux lignes pures, voire géométriques et à la couleur éclatante (L'Oiseau et l'Écureuil) ; dessin animé d'aspect plus fragile, malgré un trait bien affirmé et au pelage d'un roux plus discret (Chanson pour la pluie) ; marionnette réaliste en volume et aux yeux bien vivants (Le Renard et la Mésange) ; renard à deux jambes et deux bras, figure longiligne se mouvant lentement dans un univers aux tons pastel évanescent (Brume, cailloux et métaphysique) ; traits primitifs et à la robe d'or pour le renard musicien et enchanteur du Renard et la Musique ; et renard gracile à l'étrange air de famille Pokemon (Les Amis de la forêt).

La première invitation est donc de jouer aux sept différences, tout en constatant que ces différences nous font voyager... de la Chine en Iran en passant par l'Occident. Comme il est réjouissant de s'ouvrir ainsi au monde !

L'univers que l'on retrouve le plus souvent est naturellement celui de la forêt, forêts aux multiples saisons et multiples sensations. Il sera intéressant pour les enfants de percevoir les différents états de la nature : l’automne et ses feuilles mortes, la neige, la brume et l’eau, puisque le renard du Renard et la Musique pousse son exploration du monde jusque sous l’eau.

Chanson pour la pluie, pourtant, se déroule en grande partie en ville. La ville se donne comme contraste absolu avec la nature : d’un côté, la grisaille, la pluie incessante et une sensation d’enfermement, de l’autre la lumière, la sècheresse et l’horizon infini. Il est question d’environnement, de l’inégalité de la répartition des richesses et de l’avenir, incarné par les deux héros, le petit garçon et le renard, qui, passant d’un monde à l’autre, instituent le partage.

La fable Les Amis de la forêt nous emmène dans un voyage fantasmatique, au pays des cauchemars ou des rêves, puisque la figure squelettique, dans un premier temps effrayante, s’avère finalement amicale. La peur aide à se forger, et le cinéma ne cesse d’y puiser son inspiration.

L’ensemble de ces courts métrages forme donc un programme très complet, aussi varié esthétiquement que riche en questionnements. Ces films s’offrent comme une découverte du monde, qui s’effectue de différentes manières : on peut se livrer à la contemplation du monde ou l’explorer activement, ou bien encore l’éprouver en tentant de changer l’ordre des choses, par jeu (L’Oiseau et l’Écureuil), par amitié (Chansons pour la pluie) ou par ruse (Le Renard et la Mésange).