Rien n’est jamais désespéré et il y a une solution à tout pour peu d’être inventif ! Voilà ce que le programme Géniales ! nous apprend. Cela passe par l’observation : être attentif aux autres, à leur caractère, à leur différence, nous permet de les comprendre. Les petites héroïnes des quatre histoires font toutes un pas vers « l’autre » : leur petite sœur handicapée, leur copine qui se fâche, une reine en mal d’enfant ou un petit frère autiste. Et que ce soit pour du jeu, des broutilles, ou des choses plus graves et importantes, elles ne manquent pas de ressources ! Ici, les relations familiales ou amicales deviennent une aventure, un défi à relever. De la simplicité d’un quotidien partagé et constamment réinventé par deux sœurs (Entre deux sœurs) à l’enquête minutieuse menée par une grande sœur soucieuse d’arriver à communiquer avec son frère (Lola et le piano à bruits), en passant par des aventures plus surprenantes ou rocambolesques qui nous emmènent vers le conte (Gonflées et Princesse aubergine), il y a une joie communicative dans chacun de ces courts métrages, qui nous délivrent des messages à la fois sensibles et positifs !

À l’image de leurs héroïnes malicieuses et créatives, les réalisateurs des films du programme font eux-mêmes preuve d’une belle inventivité. Ces histoires pleines de fantaisies et d’idées singulières sont servies par une animation remarquable. Dans Entre deux sœurs, le dessin animé, au style très épuré, nous fait passer d’une époque à l’autre avec fluidité, le décor s’effaçant et se transformant au fil d’ellipses qui se font tout en douceur. Dans Gonflées, le papier découpé permet de jouer avec le côté rigide des personnages qui deviennent des sortes de pantins que l’on peut balader dans l’espace. Dans Princesse aubergine, la technique mixte du dessin animé dans des décors en volume est visuellement très originale et nous projette tout de suite dans un univers de conte, amusant et surprenant. Et dans Lola et le piano à bruits, l’animation en volume, par ses décors, ses accessoires et ses bruitages, rend concret ce quotidien fait de sons et d’objets. Sans oublier l’aspect pictural – et dansé ! – du monde intérieur de Simon auquel le film nous permet également d’accéder…

Simon ne parle pas, et les autres films du programme sont sans paroles. Mais finalement, le partage, l’échange, le vivre ensemble, passent par d’autres choses que les mots : les gestes, les regards, les sons et la musique sont d’autres langages tout aussi précieux. Alors ouvrons grands nos yeux et nos oreilles !