Année : | 2001 |
Réalisé par : | Isao Takahata |
Durée : | 1 h 03 |
A partir de : | 5 ans |
Goshu (ou Gauche) est un jeune violoncelliste maladroit, comme son nom est censé l'indiquer, qui a encore beaucoup de progrès à faire pour être à la hauteur des autres membres de l'orchestre dont il fait partie. Un jour, le chef d'orchestre, excédé par le jeu médiocre de Goshu, s'en prend à lui par des mots très durs ; il ne reste plus qu'une dizaine de jours avant qu'ait lieu un concert de la plus haute importance pour lui et ses musiciens. Blessé dans son orgueil et ne voulant pas abandonner, Goshu décide de redoubler d'efforts en travaillant aussi le soir chez lui. Au cours de ses répétitions nocturnes, Goshu va recevoir la visite de plusieurs animaux qui vont, chacun à sa manière, l'aider, lui faisant découvrir malgré lui, l'expressivité, la rigueur et la subtilité nécessaires à un jeu réussi, mais aussi le plaisir que procure le partage.
Tout l'univers du grand Isao Takahata est déjà présent dans ce film, son quatrième long métrage d'animation, tiré d'une célèbre nouvelle de Kenji Miyazawa. Goshu le violoncelliste est un hymne à la musique et à la nature, mais aussi une fable sur l'Homme et son aptitude à se remettre en question. Dès les premiers plans, nous sommes plongés dans la beauté de la campagne japonaise, que nous retrouverons représentée à des époques différentes dans d'autres films du cinéaste. La puissance de la musique, sa double nature, à la fois destructrice et bienfaitrice, se font ici jour au gré des paysages et des rencontres. Comme le veut la tradition japonaise, Takahata se montre fidèle au texte d'origine, mais il n'en oublie pas pour autant de réaliser un film personnel, avec un humour croustillant que nous retrouverons avec plaisir dans des films comme Kié la petite peste ou encore Mes Voisins les Yamada. Ce mélange de rigueur et de liberté, c'est ce que cherche à atteindre le jeune violoncelliste Goshu, au même titre que Takahata et ses collaborateurs en travaillant presque bénévolement sur ce film. Avec les sourcils froncés et des éclairs à la place des yeux, Ludwig van Beethoven a beau n'apparaître que sous la forme d'un portrait accroché au mur, il semble bel et bien vivant, et sa capacité à impressionner Goshu n'a d'égal que sa capacité à nous faire rire. Ce portrait qui n'est pas mentionné dans la nouvelle de Miyazawa n'est qu'un exemple des nombreuses idées de génie de Takahata, mais c'est certainement la plus amusante du film.
Cinéma jeune public et ciné-club. Films de qualité depuis 1926.