Année : | 2016 |
Réalisé par : | Michel Ocelot |
Durée : | 53 minutes |
A partir de : | 5 ans |
Ressortie le 3 janvier à 14h15
Chaque nuit, une fille, un garçon et un vieux projectionniste se retrouvent dans un cinéma un peu spécial. Ensemble, ils inventent des histoires merveilleuses inspirées de contes du monde entier. Ils dessinent des personnages et leurs costumes, puis se déguisent pour les incarner. Comme par magie, le film se projette alors sur l’écran de la salle.
Après Princes et Princesses et Les contes de la nuit, les contes merveilleux en ombres chinoises de Michel Ocelot reviennent sur grand écran ! Sur le même format que les collections précédentes, Ivan Tsarévitch et la princesse changeante regroupe quatre histoires, imaginées et interprétées de nouveau par cette fille, ce garçon et ce vieux technicien qui se retrouvent chaque soir dans cette salle de cinéma un peu spéciale.
On reconnait bien l’univers du réalisateur, son goût pour le folklore du monde entier, et l’originalité de ses récits au ton si particulier. Sa pâte graphique est aussi présente. Les personnages en silhouette noire, à la fois minimalistes et d’une grande finesse, entrent en contraste avec les couleurs vives des décors aux ornementations minutieuses. Si la technique d’animation en ombres chinoises était son premier choix pour des raisons budgétaires en début de carrière, il a choisi d’y revenir « parce [qu’il y avait] pris goût et [qu’il désirait] retrouver cette image stylisée et intense ». Cependant, il a cette fois-ci eu recours à l’informatique, dans le souci de « conserver l'innocence, la simplicité et la gaieté de l'antique papier à découper » explique-t-il. Il poursuit : « La fabrication informatique m'a permis des décors rutilants que je ne pouvais pas obtenir avec les décors translucides en Canson aquarelle. La palette numérique permet toutes les orgies […] ». Le résultat est magnifique.
Pour inventer ces fables au cours de leurs rendez-vous nocturnes, les trois amis partent d’une idée principale pour se documenter sur l’architecture, les costumes (qu’une étrange machine leur fabrique…), et les mythes, grâce à des images d’archives en tous genres, que l’adulte en sage conseiller consulte sur un écran futuriste. C’est une intelligente mise en abîme du processus de création cinématographique, mettant en scène le sens du détail et le goût pour la documentation du réalisateur. En effet, Michel Ocelot aime s’inspirer de livres, d’objets d’arts d’époque, de photographies, et même de ses voyages pour représenter les palais, les vêtements, ou encore la végétation dans ses films. Ces histoires merveilleuses fraîchement créées prennent place tantôt au Moyen-Orient, dans les profondeurs de la terre, ou encore aux pays des Tsars. On y rencontre monstres, princesses et sorciers. Dans le schéma du conte initiatique, le personnage principal sera souvent un être jeune et innocent, malmené par son entourage mais rencontrant un allié, et réussira à atteindre son but après avoir affronté quelques épreuves fantastiques.
Ce sont des contes à la fois traditionnels et modernes. Ils s’éloignent des clichés avec une pointe d’humour et d’ironie. Les images émerveilleront toute la famille. « Le théâtre d’ombres est une nuit magique où tout peut arriver ; quoi que l’on fasse, l’image est graphique, belle et racée, et le spectateur complète de lui-même ce que les formes noires n’exposent pas », dit Michel Ocelot. Etes-vous prêts à vous enchanter devant ces personnages mystérieux, en plongeant dans des univers oniriques et poétiques ? Alors, bon voyage !
Cinéma jeune public et ciné-club. Films de qualité depuis 1926.