La jeune fille sans mains

Le film

Année :2016
Réalisé par :Sébastien Laudenbach
Durée :1h13
A partir de :de 9 ans à adulte

Synopsis

Un meunier reçoit la visite du diable et, malgré l’amour qu’il porte à sa fille, il renonce à elle en échange de la richesse éternelle. Comme si cela ne suffisait pas, le diable l’oblige à lui couper les mains, trop peu souillées à son goût. Ce supplice s’avère malheureusement inutile car le diable juge que la jeune fille reste trop pure pour lui, et il disparaît en jurant qu’il trouvera un moyen d’obtenir réparation. La pauvre malheureuse part de chez elle, sans savoir où aller, et son père se rend bien compte qu’il ne retrouvera jamais l’estime de son unique fille. Un long chemin vers la liberté et la paix commence alors pour notre héroïne.

En présence du réalisateur, dans le cadre de Mon premier festival, réservations fortement conseillées, par courriel en cliquant sur la séance (méthode à privilégier), sinon au 01 56 81 15 20.

Bande Annonce

La jeune fille sans mains est un chef-d’œuvre du cinéma d’animation. Rares sont les films qui procurent au spectateur une telle sensation de liberté de création et dégagent une telle force. Ce bijou a été inspiré à Sébastien Laudenbach par la lecture du conte éponyme des frères Grimm et il serait injuste de parler d’adaptation car le réalisateur s’est totalement réapproprié ce classique de la littérature et en a fait un film d’une grande modernité, tant dans sa forme que dans son fond. La morale chrétienne du récit des frères Grimm fait ainsi place à la quête d’émancipation d’une jeune fille plus pure que pieuse. Si les grandes lignes de l’histoire ont été conservées, de nombreuses modifications ont été apportées, changeant radicalement le sens du conte et la place donnée au personnage principal féminin. Prendre sa vie en main, ne plus laisser les autres décider pour elle, voilà bien ce que l’héroïne de ce film a l’intention de faire, et elle y parviendra, fort heureusement. Comment ne pas penser à ce moment-là au Conte de la princesse Kaguya d’Isao Takahata, adapté d’un conte bien plus ancien mais mettant lui aussi en scène par la peinture et avec brio un personnage féminin pur et lucide, qui se sacrifie par amour pour ses parents, aveuglés par la promesse de la richesse ? Kaguya, prisonnière de son destin n’aura malheureusement pas la chance de la fille du meunier, même si cette dernière – conte oblige – aura elle aussi connue son lot de souffrances.

Sébastien Laudenbach a réalisé sept courts métrages avant de se mettre au long avec La jeune fille sans mains, et plusieurs de ces films avaient déjà pour thèmes la liberté, la quête de soi, l’amour : paysages et corps s’y confondent avec une grande sensualité pour parler de la complexité de l’âme humaine, qu’elle soit féminine ou masculine. Cette difficulté à saisir l’autre mais aussi soi-même, Sébastien Laudenbach la traduit par une animation expérimentale très organique. Avec La jeune fille sans mains, le cinéaste fait encore une fois appel aux sens et à l’imagination du spectateur en faisant parfois apparaître par éclairs et fragments de peinture, personnages et décors, au milieu de magnifiques tableaux. Comme Norman McLaren en son temps avec Blinkity Blank, et d’autres de ses courts métrages, Sébastien Laudenbach fait participer le spectateur à la création de son film et montre bien en quoi l’animation reproduit la vie, se confond à elle. Ainsi, les apparitions et les disparitions successives des traits de la jeune fille évoquent par moments avec un grand réalisme les battements de son cœur. C’est au cours d’une résidence d’artistes et en solitaire que Sébastien Laudenbach a réalisé ce film, dans l’ordre dans lequel on le découvre, en imaginant progressivement certains éléments : voilà peut-être pourquoi La jeune fille sans mains donne au spectateur cette sensation qu’il se réalise en même temps qu’il est regardé. Le travail sur le son et la musique est aussi exemplaire, très fin et entièrement voué à nous plonger dans ce conte fascinant, à la frontière entre récit mythologique et fable intemporelle.

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