Kubo et l’armure magique

Le film

Année :2016
Réalisé par :Travis Knight
Durée :1h41
A partir de :8-9 ans

Synopsis

Japon médiéval, XVIIIe siècle. Échappé, lorsqu’il était encore enfant, d’une terrible tempête, Kubo, un jeune garçon sensible et intelligent, vit avec sa mère dans une grotte nichée au bord d’une falaise, près d’un petit village de pêcheurs. Tous les jours, il régale les habitants du village de fantastiques histoires auxquelles il donne vie en faisant virevolter des personnages en origami qui s’animent au son d’un Shamisen, un instrument magique. Ces histoires, ses spectateurs en raffolent, notamment les fidèles Hosato, Hashi et Kameyo. Mais de nombreux mystères entourent le jeune conteur : de quel mal étrange sa mère est-elle habitée, elle qui sombre tous les soirs dans une mystérieuse transe ? D’où Kubo et sa mère, qui mènent une existence marginale, viennent-ils et qui est vraiment, vivant ou mort, le père du garçon ? Poussé par des esprits malfaisants qu’il réveille sans le savoir, c’est sur les traces de ses propres origines et celle de sa famille que Kubo va se lancer…

Bande Annonce

Dès la séquence d’ouverture, lorsque les spectateurs découvrent une tempête dont les flots déchaînés ont les traits de La Grande vague de Kanagawa, la célèbre estampe japonaise du peintre Hokusai, ils sont emportés dans l’envoûtant voyage initiatique - animé et en volume - d’un jeune garçon sur fond de mythologie japonaise.

Ce que les jeunes publics vont explorer avec ce film d’animation, c’est donc tout d’abord le Japon médiéval, son décor (temples, palais, villages), ses croyances (esprits, magie) mais aussi ses personnages, notamment les guerriers samouraï, leur courage et leurs attributs (plastron, épée, heaume et armure). Si le film est bien un hommage à la culture japonaise, les images mêmes sont une déclaration d’amour aux maîtres du dessin et du manga, Katsushika Hokusai (appelé, parfois, le père du manga) et Kiyoshi Saito. « Alors que les gamins de mon âge passaient leur temps au foot, moi je rêvais de recréer des armées de samouraïs », confie le réalisateur Travis Knight qui a découvert le Japon à l’âge de 8 ans, lors d’un voyage.

Mais le Japon de Kubo est aussi fantasmagorique car nourri de nombreuses références. Tout d’abord, le monde de Kubo n’est pas un documentaire sur le Japon, il est nourri de l’admiration et des rêves que l’équipe de Laika lui porte et lui voue. L’équipe n’a cependant pas hésité à faire appel à des consultants, notamment le vétéran Sahomi Tachibana, pour rester fidèles à la culture nippone. Aussi, Travis Knight et son équipe s’intéressent à de nombreux univers qui traversent le film : l’univers du conte, Tolkien, les mythologies grecques ou scandinaves, ou encore les mangas. Les scénaristes du film, Marc Haimes et Chris Butler, ont cherché à rendre hommage au conte et à sa dimension mémorielle : « Si Kubo gagne sa vie en tant que conteur de rue, ce n’est pas uniquement pour survivre mais pour garder vivantes les histoires que sa mère lui raconte et qui la tiennent en vie dès qu’elle retrouve un moment de lucidité. » Enfin, la cinéphilie du réalisateur est aussi éclectique, éclectisme que l’on retrouve dans le film : Steven Spielberg, Ridley Scott ou encore David Lean pour le genre aventure et le souffle épique, Georges Lucas pour la fantasy et le voyage dans le temps, Akira Kurosawa pour le Japon ancestral, Hayao Myazaki du côté animation et manga, mais aussi pour les problématiques humanistes. Le Roi Lune, le grand-père de Kubo, celui qu’on ne doit pas réveiller, peut aussi faire penser au fameux personnage de Voldemort, « celui dont on ne doit pas dire le nom » !

Le film Kubo et l’armure magique est aussi une histoire de famille : la mère de Kubo, mais aussi le personnage de Hosato, figure paternelle du film, ont une fonction de guide importante. Le personnage de Kubo cherche à comprendre d’où il vient, qui est son père. Cette histoire d’origines cachées et de malédiction peut aussi ramener le spectateur au mythe antique d’Œdipe. En ce sens, les relations mère/fils renvoient à un dialogue riche entre identité et secret, vie et mort… mais chhuut, n’en disons pas plus !

Si le film est au croisement de nombreuses références, il est porté par une esthétique ambitieuse et un univers graphique superbe. L’admiration pour le Japon des studios Laika se retrouve dans les choix de costumes, de lumière et les figurines. Nelson Lowry, le directeur artistique, a ainsi intégré les composantes des estampes japonaises de la période Edo, l’ukiyo-e, littéralement « le monde flottant » dans la tempête initiale mais aussi le squelette, par exemple. Un soin particulier a été apporté aux costumes, inspirés du Japon impérial et de la période Edo. Les kimonos du film sont, ainsi, des répliques exactes des plus beaux de l’époque... en miniature !

Enfin, la malice et l’humour sont aussi au rendez-vous dans Kubo : la relation entre Madame Singe et Scarabée, compagnons de route de Kubo, ajoute un ingrédient comique à l’aventure. Le couple qu’ils forment renvoie à certains films des années 40 qui réunissent deux personnages qui n’ont rien en commun, mais qui, au fil des aventures, vont apprendre - solidarité oblige ! - à se connaître et à faire équipe dans la quête pleine d'obstacles. L’auteur-compositeur oscarisé Dario Marianelli a cherché à créer une musique-miroir des émotions du personnage principal. Là encore, on retrouve l’admiration pour le Japon puisque la bande-son revêt des tonalités proches d’instruments japonais, le shakuhachi ou le shamisen. Une surprise sonore vous attend aussi à la fin du film !

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