Année : | 2011 |
Réalisé par : | Carlos César Arbelaez |
Durée : | 1 h 30 |
A partir de : | 9 ans |
A la Pradera, un petit village dans la cordillère des Andes en Colombie, Manuel reçoit pour ses 9 ans un ballon de foot. Mais un jour, alors qu'il joue au foot avec ses camarades, le ballon atterrit accidentellement sur un champ de mines. Malgré l'interdiction des adultes, ils essaieront de le récupérer par tous les moyens possibles.
Dans Les couleurs de la montagne, le monde se divise en deux catégories : d'un côté les enfants, dont le quotidien se résume à l'école, aux jeux entre copains, à l'insouciance ; et de l'autre les adultes qui, soit s'occupent de leurs terres et de leurs troupeaux, soit mènent la guérilla dans les hauteurs de la montagne. Alors que le village tente de vivre paisiblement, la menace d'un conflit armé grandit un peu plus chaque jour et gangrène le quotidien de ces familles, qui hésitent entre rester ou abandonner leurs maisons. On ne voit jamais la violence de la guérilla de près mais elle est constamment suggérée : les paysans prenant la fuite, les écoles qui ferment, le bruit des hélicoptères au loin...
Le réalisateur Carlos César Arbeláez a voulu montrer la dure réalité de son pays, la Colombie, où règne la violence et la terreur. Pour rendre comte de cette situation, il a choisi de recourir à une mise en scène réaliste, proche du documentaire, afin d'en donner une vision plus authentique et plus forte. Nous avons ainsi l'impression de vivre le quotidien de ces paysans aux prises avec la terreur de cette guerilla invisible et pourtant bien présente.
La peur règne. Mais pour la contrer, Carlos César Arbeláez a eu l'idée subtile de placer sa caméra à hauteur d'enfant. En effet, elle adopte le point de vue de Manuel, petit garçon de 9 ans, dont l'un des principaux plaisirs est de jouer au foot avec ses camarades du village. Mais le jour où son ballon fétiche atterit par accident sur un terrain miné, les adultes leur interdisent d'aller le récupérer. Seulement, Manuel et ses amis cherchent malgré tout une solution pour retrouver le ballon. L'intrigue est symbolique : pour les enfants, la menace du danger a moins d'importance que l'amusement. Leur innocence et leur passion du foot fonctionnent comme une résistance contre la peur et la violence des hommes.
Il faut donc ignorer l'absurdité de la violence propre aux plus grands et continuer de s'amuser et rire. L'innocence de l'enfance, nous dit le réalisateur, est la meilleure des armes contre la tyrannie de l'homme.
Cinéma jeune public et ciné-club. Films de qualité depuis 1926.