Année : | 2018 |
Réalisé par : | Wes Anderson |
Durée : | 1 h 45 |
A partir de : | de 9 ans à adultes |
Monsieur kobayashi, maire de la ville de Megasaki au Japon, déteste furieusement les chiens. Lorsqu’une épidémie de grippe canine se répand en ville, il voit alors l’occasion parfaite de s’en débarrasser. Il discrédite ses opposants qui recherchent activement un vaccin, et ordonne la mise en quarantaine de tous les chiens de Megasaki. Tous les chiens domestiques, de concours ou errants, sont envoyés sur l’île poubelle, désormais rebaptisée "l’île aux chiens". Les mois passent et les chiens débarqués sur l’île tentent de s’organiser pour survivre. Mais c’était sans compter sur l’amour inconditionnel qu’un maître peut avoir pour son animal de compagnie. Le jeune Atari, du haut de ses douze ans, bravera tous les dangers pour retrouver son fidèle ami Spots, au milieu de cette île aux nombreux secrets…
Des marionnettes brillamment animées en stop motion, des personnages joyeusement dérangés, un scénario loufoque avec au cœur une réflexion aiguisée sur notre société, le tout saupoudré d’humour et enrobé de tendresse… Wes Anderson nous régale encore avec son nouveau film, qui n’a rien à voir avec de la pâtée pour chien ! Et le réalisateur a pensé à tout : pour éviter tout problème de compréhension, il nous prévient en introduction que les aboiements ont été directement traduits en anglais - ou en français, si vous choisissez de ne pas découvrir le film dans sa version originale. Le ton décalé est donné, l’aventure peut commencer.
L’île aux chiens est un hommage au meilleur ami de l’homme, qui se retrouve ici rejeté à cause d’une culture de la peur mise en place par un maire machiavélique aux allures de dictateur. Celui-ci feint d’autoriser une opposition politique, mais manipule la population pour prouver qu’il est le seul à se soucier de la sécurité nationale. Fort heureusement la résistance se met en place peu à peu pour tenter de déjouer le plan final du maire et sauver nos amis les chiens, qui n’ont aucune idée de ce qui se passe sur le continent ! Tandis que Rex, King, Duck et Boss se remémorent avec nostalgie leur ancienne vie d'animal domestique, Chief, ancien chien errant plein de mordant, est là pour leur rappeler constamment que l’on ne peut pas faire confiance aux humains. Nous suivons donc les aventures de ces cinq chiens et du jeune Atari, surnommé « le petit pilote ». L’amour d’Anderson pour les marginaux étant irrépressible, il fera de Chief son personnage central, pour lequel le voyage à travers l’île prendra des airs de parcours initiatique. L’île aux chiens est également un hommage à la culture nippone et notamment à son cinéma, tout en se voulant critique sur la gestion des crises sanitaires actuelles. L’île aux chiens foisonne de pistes de réflexions et propose un discours terriblement intelligent sur les dangers qui nous guettent.
Wes Anderson est un conteur de génie, mais aussi un artisan minutieux. L’animation en stop motion est absolument remarquable, et la mise en scène comme toujours millimétrée. Lorsque nous voyons les personnages à travers un écran de télévision ou une caméra de surveillance, le réalisateur a choisi de passer au dessin animé. Un détail qui résume bien la précision de son travail.
Le seul gros risque à la sortie de la projection, Benshi préfère vous prévenir, est que vous pourriez avoir furieusement envie de faire un détour par la SPA pour accueillir un nouveau membre dans la famille.
Cinéma jeune public et ciné-club. Films de qualité depuis 1926.