Le loup a toujours été une figure emblématique de la littérature enfantine, traditionnellement perçu comme un personnage cruel, symbole des peurs nocturnes. Il est également le personnage central de ce programme de courts métrages qui prend le parti de détourner ce thème pour en proposer une vision complètement inédite : bien loin de l'image violente et archaïque de cette bête à grandes dents, on ne s'intéresse plus aux émotions que suscite le loup mais à celles que lui peut éprouver. Ce parti pris fait de Loulou, le film principal de ce programme, une très belle fable sur la différence et la recherche de l'identité, une histoire d'apprentissage et d'amitié, tout en dérision. Les couleurs sont éclatantes et généreuses, comme toujours chez Grégoire Solotareff, le graphisme adorable et la musique - signée Sanseverino - apporte un rythme et une ambiance réjouissante à ce petit bijou d'animation.
Les quatre courts métrages qui suivent sont complètement différents et se distinguent avant tout par leur inventivité et leur expérimentation graphique. L'animation est parfois abstraite, souvent minimaliste et n'est pas sans rappeler l'univers du jeu vidéo ou de la bande-dessinée. Mais il y est toujours question de loups : ces récits d'une grande simplicité, qui ne manquent pas non plus d'humour et de créativité, sont autant de contre-pieds et de clins d’œil à l'image traditionnelle du loup. Ce programme est un vrai régal, à dévorer tout cru... sans modération !