La petite musique des bruits est un programme de six courts métrages qui nous invite plus que jamais à suivre ce conseil donné aux petits avant une séance de cinéma : « On ouvre grand les yeux et LES OREILLES ! ». Le premier film du programme, Balade (adaptation par Betty Bone de son album éponyme) est une véritable invitation à se rendre attentif aux sons qui ponctuent notre quotidien (chant d’un oiseau, passage d’une voiture, coup de tonnerre, sonneries de téléphone…).

Partant de ce court qui met en scène un univers familier où les sons sont faciles à repérer et identifier, le programme nous emmène ensuite dans un voyage sonore de plus en plus sophistiqué. Les sons vont non seulement s’enrichir (voix d’un narrateur, musique…) et se mélanger, mais aussi s’incarner de façon ludique.

On rencontrera ainsi tour à tour les lignes de l’oscilloscope qui deviennent figures graphiques (Les Bruits), de petits anges gardiens colorés et attendrissants qui accompagnent l’humeur sonore des personnages (Drôle de son) ou des machines étranges aux formes organiques qui ne sont pas sans rappeler celles du peintre Joan Miró (Light Forms). La richesse sonore se combine donc à une grande diversité d’univers, d’un regard contemplatif sur le quotidien (Balade) au conte (Les Bruits, Un petit quelque chose) en passant par l’expérimentation (Light Forms) pour finir avec un film d’animation en volume plein de poésie, Mon Drôle de grand-père. Celui-ci nous conte l’histoire d’un homme qui assemble des objets récupérés (bouteilles vides, ferraille, sacs plastiques…) pour construire une sorte de robot musicien. Ainsi, avec une grande cohérence, nous passons du personnage du premier film, qui collectait au cours de sa promenade les sons du quotidien, à ce « drôle de grand-père » qui collecte les objets du quotidien pour créer sa propre musique et qui clôt le programme. Invitation est ainsi faite au petit spectateur de continuer à ouvrir grand les oreilles après la projection, mais aussi peut-être à transformer un bidon en tambour, une bouteille vide en instrument à vent et ainsi à participer de manière active et consciente à la grande symphonie de la vie.