Le château ambulant

Le film

Année :2004
Réalisé par :Hayao Miyazaki
Durée :1h59
A partir de :8 ans

Synopsis

Sophie, 18 ans, travaille sans relâche dans la boutique de chapeaux que tenait son père. Lors d’une de ses sorties, elle fait la connaissance d’un magicien. Se méprenant sur leur relation, une sorcière lui jette un sort et la transforme en une vieille femme. Un scénario d’une grande richesse, servi par de réjouissantes trouvailles visuelles.

Bande Annonce

En 2004, Hayao Miyazaki était au sommet de sa gloire. Les chefs-d’œuvre Princesse Mononoké et Le Voyage de Chihiro ont imposé le grand réalisateur japonais comme l’un des maîtres du cinéma d’animation mondial. Vient ensuite Le Château ambulant, un classique de plus dans la filmographie de son auteur virtuose et un moment de cinéma inoubliable pour l’enfant que nous fûmes (et que nous demeurons). Toutes les grandes thématiques sont une fois de plus réunies pour être traitées sous un angle nouveau. Pacifiste convaincu, Miyazaki livre dans Le Château ambulant une critique acerbe de la guerre et de son absurdité (ce qui était déjà le cas dans Princesse Mononoké et Le Château dans le Ciel). Les militaires sont des goujats ou des pleutres, les rois et les reines font la guerre sans véritablement savoir pourquoi, les hommes ne sont que des machines à tuer et détruire. Cette vision sombre de l’humanité, Miyazaki la cristallise sous le regard désenchanté de Hauru, magicien et maître du fameux château ambulant, pour qui la magie ne sert à rien dans ce monde de fous. Mais avec le personnage de Sophie (nouvelle héroïne de son univers), Miyazaki nous fait comprendre que rien n’est jamais perdu et qu’il faut continuer à croire en l’homme et à la vie.

La grande originalité du Château ambulant est d’avoir comme personnage principale une femme âgée. On se souvient des autres héroïnes de Miyazaki comme Chihiro, Mononoké, Nausicaä ou encore Kiki la petite sorcière, à la fois juvéniles, fougueuses et pleines de bravoure. Mais en faisant de Sophie une dame devenue vielle par un sortilège, Hayao Miyazaki ajoute une pointe de sagesse dans son univers. Sophie est comme une grand-mère bienveillante qui prend soin des plus jeunes (Hauru et le petit Marco), et si son état physique la rend plus fragile, elle n’en demeure pas moins pétillante et énergique. Elle peut sortir de ses gongs et se montrer plus mature que Hauru qui est parfois plus capricieux et immature que Marco. Manquant d’assurance et de confiance en lui, il trouve en Sophie la force nécessaire pour s’affirmer face aux dangers. Car Sophie, dans sa nature profonde, va résolument vers la vie, et plus elle déborde de sentiments, plus elle rajeunit. Et si ses cheveux demeurent blancs lorsqu’elle retrouve son âge normal, c’est sans doute le signe que l’expérience l’a rendue plus sage avec le monde qui l’entoure. La vieillesse l’aura finalement obligée à redoubler de force et de courage pour affronter le chaos du monde, et à ressortir plus forte et plus mature. En somme, la vieillesse l’a aidé à grandir, à devenir adulte.

On ne saurait analyser en quelques lignes toute la richesse de ce merveilleux film, tant il regorge de signes et d’interprétations multiples. C’est avant tout une œuvre qui brille par ses mystères. L’épique et le lyrisme se côtoient tout au long du récit, appuyés par des décors somptueux (le château ambulant est une merveille de décors animés), une aventure rythmée et émouvante et par la musique toujours superbe de Joe Hisaishi, le fidèle compositeur de Miyazaki. Le Château Ambulant est un chef-d’œuvre de plus qui s’adresse autant aux enfants qu’aux adultes. Un souvenir de cinéma inoubliable.

Merci monsieur Miyazaki !

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